22 Mai 2023.
Par l’équipe du Prix

La FIIM et Speak Up Africa lancent la deuxième édition du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé en Afrique, dont l’objectif est de soutenir les jeunes innovateurs dans le domaine de la santé afin qu’ils puissent développer leurs solutions prometteuses pour atteindre la Couverture sanitaire universelle en Afrique. Quatre lauréats recevront un soutien financier et un accompagnement multiforme, délivré par des experts, pour donner vie à leurs innovations en matière de santé


La Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM) et Speak Up Africa lancent la deuxième édition de leur programme phare, le Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé en Afrique, en marge de la 76e session de l’Assemblée mondiale de la santé.   

Cette année, le Prix a pour focus les innovations sanitaires qui visent à accélérer la Couverture sanitaire universelle (CSU) en Afrique. La CSU signifie que tous les individus et toutes les communautés ont accès à l’ensemble des services de santé de qualité sans risque de difficultés financières, garantissant ainsi « la santé pour tous. Partout. » 

La plupart des pays africains ont fait de la CSU un objectif de leurs stratégies nationales de santé. Cependant, les progrès stagnent. Les pays qui parviendraient à atteindre leurs objectifs en matière de Couverture sanitaire universelle d’ici à 2030 élimineraient la part évitable de la mortalité maternelle et infantile, renforceraient la résilience de leurs systèmes de santé face aux urgences de santé publique, réduiraient les difficultés financières liées à la prise en charge des malades et consolideraient les bases d’une croissance économique à long terme.  

Dr Karim Bendhaou, président du Comité d’engagement pour l’Afrique de la FIIM, s’exprimant sur le thème de la deuxième édition du Prix, estime que : « Bien que les pays africains aient démontré leur engagement ferme à atteindre la Couverture sanitaire universelle d’ici à 2030, les progrès vers la réalisation de cet objectif ont marqué le pas. La pandémie de Covid-19 ayant réduit à néant de nombreux progrès durement acquis. Le Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé en Afrique offre une occasion exceptionnelle de tirer parti de l’ingéniosité de la jeunesse africaine pour trouver des solutions adaptées au niveau local qui aideront nos communautés à avoir un meilleur accès à des produits et services de santé abordables et de qualité. »   

Le Prix offre aux quatre lauréats un soutien financier d’un montant total de 90 000 dollars pour développer davantage leurs innovations, ainsi qu’un programme de mentorat de trois mois avec des leaders issus du monde de l’entreprise et des conseils stratégiques sur les droits de propriété intellectuelle fournis par l’un des meilleurs cabinets d’avocats d’Afrique.   

« Ce programme offre aux jeunes innovateurs africains dans le domaine de la santé la possibilité d’apprendre auprès d’experts mondiaux du monde de l’entreprise, des médias et du droit afin de développer leurs innovations, de rejoindre une communauté croissante d’entrepreneurs dans le domaine de la santé et de renforcer l’écosystème de la santé sur le continent afin que les plus grands défis sanitaires de l’Afrique puissent être relevés« , a déclaré Yacine Djibo, directrice et fondatrice de Speak Up Africa, dans le cadre d’une réflexion sur l’importance du Prix. 

Conrad Tankou, PDG de GICMed et lauréat de la première édition du Prix, déclare : « Le programme du Prix m’a permis d’identifier les forces et les faiblesses de mon entreprise et m’a aidé à améliorer mon modèle d’entreprise afin d’attirer des investisseurs, de développer mon réseau et d’étendre avec succès mes activités à de nouveaux domaines. »  

Cette année, les candidats doivent être âgés entre 21 et 35 ans inclus et être en mesure de démontrer qu’ils ont développé un produit ou un service de santé minimum viable ou développent actuellement un tel produit ou service, présentant un potentiel de croissance et pouvant contribuer à la réalisation de la Couverture sanitaire universelle.  

Contrairement à la première édition du Prix, quatre lauréats, un homme et une femme recevront le premier prix, de même pour le second prix, ce qui garantira une plus grande égalité entre les sexes et constituera le fondement d’une Couverture sanitaire universelle où personne n’est laissée pour compte. 

Candidatures ouvertes du 22 Mai 2023 au 25 Juillet 2023 – Candidatez dès aujourd’hui.

24 Juin 2022.
Par l’équipe du prix


Le Bureau régional de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique (OMS AFRO) a présenté les innovations  des lauréats du Prix des jeunes innovateurs africains pour la Santé ainsi que celles des candidats présélectionnés sur sa nouvelle plateforme afin de saluer leurs solutions innovantes. La platforme dénommée Réseau des innovateurs africains plus de 90 innovations inspirantes provenant de toute la région africaine, dans le but de mettre en relation différents acteurs internationaux et locaux de l’écosystème de l’innovation afin d’identifier et de soutenir les idées émergeant du continent africain. 

Parmi les innovations figurent celles de Conrad Tankou (GICMED), John Mwangi (Daktari Media), Imodoye Abioro (Mediverse), les tropis lauréats du Prix ainsi que celles des   participantes du programme Women Innovators Incubator, Nuriat Nambogo (MobiCare), Marie Chantal Umunyana (Umubyeyi Elevate) et Angella Kyomugisha (Kaaro Health). 

Figurent également les innovations des candidats présélectionnés au Prix dont celles de Dysmus Kisilu (SolarFreeze), Emmanuel Kamuhire (A-Lite Vein Locator), Harrison Suhnfor (H&S Technologies), Mohamed Taha Ben Mhenni (Vitah), Peaceman Rwema (PharmaDoc), Richard Seshie (Allo Sante), Sesinam Dagadu (SnooCODE RED), Stephen Ogweno (Stowelink) et Chrispin Akuzwe (Smart Chair). 

Selon l’OMS, les innovations qui se développent au niveau local ont la particularité d’exploiter la puissance des technologies de l’information et technologies mobiles pour améliorer les soins, réduire les inégalités en matière d’accès aux services sanitaires et favoriser la prévention et le traitement des maladies.  

L’OMS constate toutefois que le développement de ces innovations à grande échelle se heurte à d’importants obstacles  du fait  du manque de politiques de soutien à l’innovation et la  mise en place d’un solide écosystème d’innovation, dans de nombreux pays d’Afrique.  

Pour soutenir les innovateurs africains, l’OMS AFRO a donc développé un marché virtuel qui présente des solutions novatrices et permet aux innovateurs d’être en relation avec des acteurs internationaux et locaux de l’écosystème de l’’innovation africaine.  En effet, grâce à l’identification d’innovations prometteuses en matière de santé, la mise en évidence des principales étapes, la collaboration entre différentes parties prenantes, notamment les bailleurs de fonds et les gouvernements, ce marché virtuel peut contribuer à la mise en œuvre de ces innovations.  

Visitez la plateforme  de l’OMS AFRO ici

25 mai 2022.
Par l’équipe de Prix


Chaque année, le 25 mai, les Africains du monde entier célèbrent la Journée de l’Afrique pour réfléchir aux progrès réalisés sur le continent. C’est le moment de faire le point sur le pouvoir de transformation des jeunes entrepreneurs sur le continent et sur la manière dont ils contribuent à améliorer l’accès aux soins de santé et soutiennent les professionnels de la santé à travers le continent. Alors que l’édition 2021 du programme Prix des Jeunes Innovateurs Africains pour la Santé touche à sa fin, c’est également l’occasion de célébrer les parcours de nos six lauréats : Conrad Tankou, PDG de GICMED) ; John Mwangi, PDG de Daktari Online ;  Imodoye Abioro, PDG de Mediverse ; Angella Kyomugisha, Co-Fondatrice de Kaaro Health ; Nuriat Nambogo Fondatrice de Mobicare et Marie-Chantal Umunyana, Fondatrice d’Umubyeyi Elevate. Qu’il s’agisse de faire progresser les essais cliniques, d’accroitre les équipes et les ressources, d’améliorer les innovations, de perfectionner les plans pour pénétrer de nouveaux marchés et de piloter des cliniques respectueuses de l’environnement, les jeunes entrepreneurs innovants font progresser leurs solutions de soins de santé avec le soutien financier et en ressources du programme du Prix.

Leur succès à travers ce programme a généré des changements positifs. Global Innovation and Creativity Space (GIC Space) a officiellement déposé des essais cliniques pour montrer l’impact potentiel de sa technologie GICMED sur le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus et du sein en milieu rural et périurbain. Dirigé par Conrad Tankou, le premier lauréat du prix, GICMED est à la fois une plate-forme de télémédecine, un système de microscopie numérique pour smartphone, un dispositif de spéculum intelligent, un dispositif simple de biopsie par aspiration d’une aiguille fine et une plate-forme intuitive d’apprentissage en ligne et de formation. En montrant l’impact de sa technologie d’une manière factuelle, il pense que cela démontrera l’efficacité et l’importance de l’utilisation de GICMED dans les établissements de santé et lui permettra d’aider plus de femmes vivant dans les milieux les plus reculés.

Le lauréat du deuxième prix, John Mwangi, a amélioré le contenu, l’interface utilisateur et l’expérience de Daktari Online pour répondre au nombre croissant de professionnels de santé utilisant la plate-forme pour de la formation médicale continue et le renouvellement de leur accréditation. Daktari Online est accrédité par le Kenya Medical Practitioners and Dentists Council (KMPDC) pour dispenser une formation médicale à plus de 15 000 professionnels y compris les médecins généralistes, les cliniciens et d’autres professionnels de la santé primaires au Kenya. Il continue de développer son offre et cherche à pénétrer de nouveaux marchés avec Daktari Online.

Mediverse, un système de dossiers médicaux électroniques basé sur les technologies de l’IA, a finalisé des tests et amélioré son taux d’erreur de transcription et se prépare désormais à intégrer plus de 200 établissements de santé en Afrique. Dirigée par Imodoye Abioro, l’innovation permet aux professionnels de santé de saisir et de récupérer les dossiers des patients avec leur voix, qu’ils aient accès à Internet ou non et ce, à partir n’importe quel appareil. Imodoye a renforcé ses opérations dans son pays d’origine, le Nigéria, avec deux bureaux à Lagos et à Abuja, et a investi davantage dans le marketing en développement une nouvelle stratégie de mise sur le marché et ce, grâce à son mentorat commercial.

Angella Kyomugisha a développé et piloté une version plus respectueuse de l’environnement des cliniques de télésanté de Kaaro Health pour être déployée dans certaines communautés insulaires ougandaises. Participante à l’incubateur Women Innovators, elle dirige l’équipe de Kaaro Health, une entreprise sociale déployant des cliniques de conteneurs compatibles avec les technologies de télésanté, appuyées par une infirmière et d’un technicien de laboratoire pour les communautés locales situées dans des villages dépourvus de clinique dans un rayon de 25 kilomètres. L’équipe de Kaaro Health offre un meilleur accès aux services de soins de santé primaires, en particulier dans les communautés rurales. L’entreprise permet ainsi aux populations de réduire le temps et les coûts liés à la recherche de soins.

Mobicare, dirigé par Nuriat Nambogo, relie les médecins et les patients via sa plateforme en ligne mobile. L’entreprise permet de combler le fossé entre les patients et les professionnels de la santé en facilitant la prise de rendez-vous. L’application aide également les médecins travaillant dans différents établissements de santé de gérer leurs agendas quotidiens et leurs rendez-vous avec les patients et de planifier les examens futurs. Son équipe a finalisé une étude pilote pour tester la viabilité et la mise en œuvre de son application mobile. Les résultats ont aidé à développer une version améliorée de MobiCare qui peut désormais être déployée et commercialisée dans tout le pays.

Marie-Chantal Umunyana a finalisé sa plateforme web et son contenu éducatif sur la parentalité, le développement de la petite enfance et la santé mentale au Rwanda. Ce contenu se concentre sur le soutien aux futures mères et parents tout au long de leur parcours, depuis la préparation et la grossesse jusqu’à la parentalité. Umubyeyi Elevate a également lancé le “Be Space”, un espace sûr où les femmes peuvent se rencontrer et partager en toute sécurité leurs expériences et recevoir des conseils et soutiens directement d’experts et d’autres femmes et parents.

Avec pour mission d’aider les jeunes entrepreneurs pionniers de la santé à travers l’Afrique à donner vie à leurs innovations, le prix des Jeunes Innovateurs Africains pour la Santé continuera de mettre en lumière l’écosystème dynamique de l’innovation dans le domaine de la santé en Afrique et de célébrer le pouvoir de l’innovation africaine dirigée par les jeunes.

Restez connecté pour en savoir plus sur la prochaine édition du Prix en mai 2023

10 mai 2022.
Par l’équipe du prix

Interview exclusive avec Awa Babington-Ashaye, Responsable de la stratégie et coordination des workshops du GHF, sur la représentation de l’Afrique au Forum.

Dans le cadre de la neuvième édition du Geneva Health Forum (GHF), sur le thème ” La pandémie de la Covid-19 et urgence environnementale: Réinventer la santé mondiale en temps de changements mondiaux”, l’équipe du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé s’est entretenue avec Awa Babington-Ashaye, responsable de la stratégie et coordination des workshops du GHF et fondatrice d’Adenium Healthcare, pour parler des actions du GHF pour promouvoir et soutenir l’innovation dans le domaine de la santé, notamment les innovateurs africains qui s’attellent à résoudre les problèmes de santé les plus urgents de la région. 

Awa explique que, depuis son lancement en 2006, le GHF favorise un meilleur accès aux soins de santé, promeut la recherche et forme les acteurs de la santé à l’échelle mondiale. Il est également reconnu comme l’une des plus grandes conférences biennales sur la santé mondiale avec une moyenne de 1 500 participants par an, réunissant tous les deux ans divers acteurs du secteur privé, du monde universitaire, des incubateurs et des institutions financières. 

Interrogée sur l’importance de l’innovation et de la technologie lors du Forum, Awa a fait référence aux discussions passionnantes qui ont eu lieu sur la manière dont la santé, l’innovation et la technologie peuvent permettre un meilleur ciblage des interventions de santé publique à l’échelle mondiale et ce, afin de maximiser leur efficacité. 

En ce qui concerne l’Afrique, Awa voit les grandes opportunités que la technologie offre au continent. Selon Awa, “l’avenir des soins de santé en Afrique repose sur de multiples facteurs – l’un étant la capacité à saisir les opportunités qu’offrent l’innovation et des nouvelles technologies“. 

Awa estime que les solutions africaines aux défis africains sont la meilleure voie à suivre et que la manière d’y parvenir passe par l’entrepreneuriat africain et un écosystème d’innovation favorable. Selon elle, Internet est l’une de ces opportunités majeures. “L’Afrique a l’une des plus grandes pénétrations d’Internet et des smartphones au monde. Malheureusement, nous observons encore trop de pays où les populations meurent de maladies évitables et curables », a-t-elle déclaré. Par conséquent, « des solutions durables peuvent être trouvées en développant des approches adéquates, accessibles et répondant aux contraintes du système de santé local, d’où l’importance des solutions africaines ». 

Interrogée sur le thème de la session et l’opportunité d’innovation en Afrique qu’elle présente, Awa explique que « la pandémie de COVID-19 a été un catalyseur sans précédent pour l’innovation en Afrique. Nous avons tous observé comment les jeunes entrepreneurs africains ont développé de nouvelles initiatives pour renforcer la résilience des communautés afin de lutter contre la pandémie, notamment la télémédecine, les plateformes numériques pour lutter contre l’infodémie, les applications de recherche de contacts ou de nouveaux modèles pour soutenir les professionnels de la santé dans la prestation des soins. La capacité d’être créatif et de répondre aux besoins de santé des populations dans des contextes contraignants est un exemple important à examiner », a-t-elle déclaré. 

Awa a ensuite discuté avec nous de la manière dont les innovateurs africains peuvent jouer un rôle plus important dans l’amélioration de la santé mondiale. « C’est pourquoi le Geneva Health Forum pourrait bénéficier des enseignements tirés des entrepreneurs africains pour réfléchir aux approches efficaces nécessaires pour réinventer la santé mondiale lors de crises sanitaires majeures comme la pandémie de la COVID-19. A bien des égards, l’Afrique est sans aucun doute en tête dans le domaine de la santé. Il est également important d’envisager de repenser le paradigme de la résolution des problèmes de santé mondiaux et la façon dont nous voyons le rôle de l’Afrique et des Africains dans cette équation. La représentation de l’Afrique est fondamentale. Au-delà d’assurer une meilleure visibilité de l’Afrique sur la scène mondiale de la santé, les enjeux sont plus importants », a-t-elle ajouté. 

Le Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé s’est particulièrement concentré sur les solutions pour les professionnels de la santé pendant la pandémie de la COVID-19. À ce sujet, Awa a déclaré : « Les entrepreneurs africains, par leur résilience et leur capacité remarquable à tirer le meilleur parti des différentes contraintes locales, ont soutenu les professionnels de la santé, mais aussi des communautés entières ». 

Pour Awa, l’investissement dans le secteur de la santé et de la technologie en Afrique augmente et, en particulier face à la pandémie de COVID-19, c’est une raison supplémentaire pour discuter ces entreprises réussies à la table du GHF. Elle explique que l’équipe du GHF a mené des ateliers axés sur la problématique de la distribution pharmaceutique en Afrique, mais aussi des sessions et des collaborations sur le thème des maladies négligées en Afrique, dont le Noma et la maladie du sommeil. Ils ont également organisé une table ronde sur la manière de favoriser l’équité par le biais de “parcours de soins de santé virtuels”. 

Les lauréats du Prix au GHF 2022 

Les lauréats du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé Conrad Tankou (GIC Space), Nuriat Nambogo (MobiCare), and Nyambura Muroki (Daktari Online) ainsi que le candidat présélectionné Sesinam Dagadu (SnooCODE Red) ont présenté leurs innovations innovantes à des centaines d’acteurs clés du monde de la Santé du Geneva Health Forum.  

À propos d’Awa Babington-Ashaye 

Mme Babington-Ashaye est biochimiste de formation et spécialiste de la virologie et de la biochimie moléculaire. Awa a mené plusieurs initiatives de santé publique liées à la prévention et au diagnostic de diverses maladies infectieuses (Zika, Dengue, Chikungunya, Paludisme) dans différentes régions du monde et en particulier en Afrique de l’Ouest. Experte aguerrie, elle a partagé son point de vue sur la pandémie de la COVID-19 en Afrique et le rôle des innovateurs, mais a également expliqué pourquoi la participation des entrepreneurs africains au Forum était importante. 

10 mai 2022.
Par l’équipe du prix

 Pictured: Conrad Tankou (GIC Space), Nuriat Nambogo (MobiCare)

Les lauréats du prix des Jeunes Innovateurs Africains pour la Santé ont présenté leurs innovations aux acteurs clés du monde de la Santé lors du Geneva Health Forum qui se tenait du 3 au 5 mai 2022. Conrad Tankou (GIC Space), Nuriat Nambogo (MobiCare), and Nyambura Muroki (Daktari Online) ainsi que le candidat présélectionné Sesinam Dagadu (SnooCODE Red) étaient présents pour le Forum. 

Lors de la 9ème édition du Forum, sous le thème « La pandémie de la Covid-19 et l’urgence environnementale : Réinventer la Santé mondiale en temps de changements mondiaux », les entrepreneurs ont présenté à divers participants leurs solutions de santé visant à protéger, accompagner, équiper et former les professionnels de santé qui ont travaillé sans relâche pour protéger et traiter les populations durant la pandémie de la COVID-19. 

Leurs innovations comptaient parmi les centaines d’innovations du Global Health Lab, un salon de l’innovation et l’un des piliers du Forum axé sur la présentation des avancées dans le domaine des soins de santé, allant des diagnostics et traitements de télémédecine aux dispositifs médicaux abordables. 

Le Geneva Health Forum rassemble plus de 1 600 participants de tous les secteurs – praticiens de terrain, universitaires, professeurs des secteurs public et privé, décideurs politiques et organisations internationales et non gouvernementales – autour de discussions dynamiques sur l’amélioration de l’accès à la santé et aux soins dans le monde. Le Forum donne également de la visibilité aux entrepreneurs-innovateurs, notamment en promouvant les pratiques innovantes qui améliorent l’accès aux soins dans les milieux à ressources limitées. 

Le Geneva Health Forum  

Le Geneva Health Forum (GHF) est le forum qui réunit les acteurs clés de la santé mondiale. Créé en 2006, il est organisé par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève en partenariat avec 30 organisations multisectorielles mondiales, avec pour objectif global de contribuer à améliorer l’accès à la santé et aux soins dans le monde. Au cœur de la Genève internationale, le Geneva Health Forum offre une plate-forme continue de collaboration et organise tous les deux ans l’une des plus grandes conférences mondiales sur la santé. La conférence GHF de cette année s’est déroulée du 3 au 5 mai 2022, sous le thème : « Pandémie de la Covid-19 et urgence environnementale : réinventer la santé mondiale en période de changements mondiaux ». 

4 mai 2022.
Par l’’équipe du prix


À l’occasion de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, le 26 avril 2022, les lauréats du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé ont présenté leurs innovations lors d’une table ronde sur le thème « Innover pour une meilleure santé: soutenir les jeunes innovateurs grâce à la propriété intellectuelle ».  La discussion portait sur les composantes essentielles – tels que le soutien financier, la visibilité auprès des investisseurs et la compréhension de la propriété intellectuelle et des systèmes d’incitation – au bon fonctionnement d’un écosystème d’innovation sanitaire durable  et qui fasse éclore des solutions prometteuses conçues par les jeunes innovateurs. 

Les lauréats Conrad Tankou et Nuriat Nambogo se sont joints à Yacine Djibo, fondatrice et directrice exécutive de Speak Up Africa, Thomas Cueni, directeur général de l’IFPMA, ‘à d’autres innovateurs primés ainsi qu’ à des leaders mondiaux de la propriété intellectuelle dans le domaine de la santé.  

Les jeunes ne sont pas de simples bénéficiaires de l’innovation, mais des cocréateurs de l’avenir dont ils héritent. “En Afrique, nous avons tellement de défis à relever, notamment dans le domaine de la santé, Nous avons besoin de solutions qui soient abordables et évolutives, et nous pouvons proposer de telles solutions”, a déclaré Nuriat Nambogo, de MobiCare. 

Pourtant, les jeunes innovateurs, en particulier femmes et les jeunes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, ne bénéficient souvent pas d’un soutien suffisant pour surmonter les difficultés qui les empêchent de réaliser le potentiel de leurs innovations. 

Lors du développement de MobiCare, une application mobile permettant de mettre en relation les patients et les médecins, que le financement a été l’un des plus grands défis a souligné Nuriat. “Le financement est un défi pour les femmes innovatrices. Je pense que la concurrence nous dépasse d’une certaine manière”, a-t-elle déclaré.   

 Outre le financement, elle a souligné le peu de formation et de soutien dont bénéficient non seulement les femmes innovatrices, mais aussi tous les innovateurs en Afrique, pour élaborer de nouvelles solutions en matière de soins de santé et les protéger à travers des demandes de protection de la propriété intellectuelle (PI). 

Conrad Tankou, PDG de Global Innovation and Creative Space (GIC Space), a également évoqué des défis similaires lors de la mise au point de la technologie propriétaire GICMED pour améliorer l’accès au dépistage, au test et au traitement du cancer pour les femmes des zones rurales et périurbaines. “Chaque fois qu’on me demandait qui possédait les droits sur cette technologie, je répondais sans détour que c’était soit le GIC Space, soit moi. Et pourtant, il n’y avait aucune protection pour ce que nous étions en train de construire.” 

Les défis des lauréats ne sont pas uniques, ils reflètent les difficultés auxquelles sont confrontés de nombreux innovateurs dans les pays en développement lorsqu’ils cherchent à résoudre des problèmes de santé mondiaux urgents. L’IFPMA et Speak Up Africa ont créé le Prix des Jeunes Innovateurs pour la Santé en Afrique et l’incubateur des femmes innovatrices afin de créer une plateforme de soutien pour les jeunes innovateurs, non seulement par le biais d’un soutien financier mais aussi, par l’accès à une expertise dédiée en matière de développement d’ affaires et à la protection de la propriété intellectuelle. 

“Dès notre première édition, nous avons reçu plus de 300 candidatures de grande qualité qui reflétaient un dynamisme dont personne ne parle. Et pourtant, tout ce dont nous entendons et parlons aujourd’hui se reflète dans ces entrepreneurs et leurs innovations. Cependant, ils ont besoin de ce petit soutien supplémentaire”, a déclaré Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa. 

Conrad recommande à tous les entrepreneurs des pays en développement de prendre la propriété intellectuelle au sérieux, surtout au début de leur parcours. “De la même manière que nous considérons la recherche et le développement comme essentielle pour comprendre les problèmes que nous voulons résoudre sur le marché, il est primordial de considérer la propriété intellectuelle, car elle vous donne une valeur et une crédibilité incroyables pour ce que vous essayez de construire.” 

Thomas Cueni, directeur général de l’IFPMA, a souligné la nécessité de soutenir l’énorme vivier de talents en Afrique, en notant qu’un cinquième de la population active africaine lance de nouvelles entreprises et est prêt à prendre des risques pour résoudre les défis qu’il constate dans son environnement  

“Aujourd’hui, nous avons vu des programmes proposer des solutions concrètes pour surmonter les obstacles auxquels les jeunes innovateurs sont confrontés. Mais nous avons également appris comment les jeunes idées innovantes sont protégées et soutenues par la PI. Pour tout innovateur, la PI est une incitation. La PI doit également être utilisée pour promouvoir l’accès”, a-t-il déclaré. 

Il a clôturé la discussion en évoquant la Journée mondiale de la propriété intellectuelle comme une étape charnière dans le progrès en matière de santé, qui aura d’autant plus de poids si l’on reconnaît le pouvoir et le potentiel des jeunes innovateurs à trouver des solutions à nos plus grands défis mondiaux en matière de santé. 

À propos de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle 

Chaque 26 avril, l’OMPI célèbre la Journée mondiale de la propriété intellectuelle pour faire connaître le rôle que jouent les droits de propriété intellectuelle (PI) dans l’innovation et la créativité. Cette année, le thème de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle est ” La propriété intellectuelle et les jeunes : innover pour un avenir meilleur ” et célèbre l’innovation et la créativité menées par les jeunes. La Journée mondiale de la propriété intellectuelle 2022 est l’occasion pour les jeunes de découvrir comment les droits de propriété intellectuelle peuvent soutenir leurs objectifs, les aider à transformer leurs idées en réalité et avoir un impact positif sur le monde qui les entoure.  

L’événement a été coorganisé par la Fédération internationale de l’industrie du médicament (IFPMA) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), avec le soutien de Speak Up Africa et du Geneva Health Forum

24 mars 2022.
Par l’équipe du prix


Marie-Chantal Umunyana a participé à la session virtuelle organisée par l’IFPMA et la plateforme HYPER. La discussion, autour du thème “l’importance de la diversité et de l égalité des chances dans un environnement R&D sain – lieu de travail et culture organisationnelle, a réuni autour d’une même table des jeunes et des hauts dirigeants. L’objectif était d’identifier et de présenter des ’initiatives dans l’industrie pharmaceutique dont les missions ont pour objectif de créer et soutenir des solutions de soin developpées par les jeunes.

Autour de la table, se sont réunies : Marie-Chantal, fondatrice de Umubyeyi Elevate et participante au programme “Women Innovators Incubator”; Laura Adams, directrice du programme Mondial Santé des jeunes, Plan International UK ; Sharon Olmstead, directrice international du département politique de réglementation et de développement, Novartis ; Rocio Martinez Perez, coordinatrice de projet de recherche et de développement, UCB ; ainsi que Courtney Sunna, directrice du département investissement communautaire et philantropie, AstraZeneca la modératrice de l’évènement.

Représentante des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI) Marie-Chantal a souligné la nécessité de créer un environnement sain où les femmes pourront avoir un accès facile à l’information mais aussi un soutien psychologique. Elle a également expliqué que l’environnement sain et sécurisé créé par Umubyeyi a permis aux mères et celles en devenir de s’entraider par le partage d’expériences mais aussi la possibilité de s’exprimer librement.

Vu la grande concentration de personnes vivant dans les PRFI, Marie-Chantal a expliqué qu’il était important  d’utiliser les technologies pour un meilleur accès à l’information sur la santé maternelle. En effet, comme l’souligné la fondatrice, Umubyeyi utilise la technologie pour assurer aux femmes un meilleur accès à l’information sur la santé maternelle et reproductive. « Nous rendons les informations sanitaires fondées sur des preuves [données] accessibles aux gens à partir de sources fiables en utilisant les médias [réseaux] sociaux et les applications web. » Elle estime que la technologie faisant partie intégrante de notre vie, elle peut être utilisée pour améliorer la santé maternelle.

Sharon Olmstead directrice international du département politique de réglementation et de développement chez Novartis, a partagé son point de vue sur la nécessité de la diversité dans les essais cliniques et a évoqué la façon dont la technologie peut être un facilitateur. « Comme Marie Chantal l’a évoqué, la technologie et les médias [réseaux] sociaux peuvent être des facilitateurs, permettant d’atteindre les patients de manière plus inclusive et par des moyens que nous n’avions pas envisagés auparavant. »

Marie Chantal a également appelé le secteur de la santé à se mobiliser davantage pour faciliter l’accès aux soins aux  mères, et ce où qu’elles se trouvent en Afrique. Elle explique : “Il est necessaire que les entreprises pharmaceutiques garantissent et assurent la disponibilité  de e nouveaux traitements à l’échelle mondiale… pour s’attaquer aux causes de mortalité qui peuvent être évitées. »

Laura Adams, directrices du programme Mondial Santé des jeunes, Plan International UK, s’est exprimée en faveur des espaces sécurisés dans un contexte plus large. En effet, Laura Adams définit un environnement sain, comme un espace dans lequel les personnes peuvent discuter de leurs expériences et comprendre les élèments constitutifs  d’un environnement sain. »

C’est pourquoi, comme le rajoute Rocio Martinez Perez, coordinatrice de projet de recherche et de développement chez UCB, « pour créer ce type d’environnements, il faut pouvoir créer un sentiment d’appartenance. Nous devons faire de la place aux jeunes talents qui sont nés à l’ère du numérique. En tant que nouvel entrant dans le secteur pharmaceutique, je pense que le changement vient de partout. Nous devons nous assurer que toutes les voies sont entendues et que tout le monde est représenté. »

Rocio a également indiqué que son organisation a créé deux initiatives, appelées « Guide Me » et « Explorer. » Ces deux projets ont pour mission de créer un environnement en faveur des jeunes. Elle a noté par ailleurs que « Guide Me est un programme de mentorat pour les personnes occupant des postes à responsabilité, tandis que dans le cadre du programme Explorer, vous pouvez travailler dans un département différent pendant trois mois pour découvrir quelque chose [un métier/ une profession] qui pourrait vous plaire, car les carrières sont de moins en moins linéaires. »

En conclusion, Courtney Sunna, directrice du département investissement communautaire et philanthropie, au sein de la firme pharmaceutique AstraZeneca, est revenue sur l’équité entre les genres et la nécessité de soutenir davantage de femmes dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM). « Je sais que les jeunes femmes ont été touchées de manière disproportionnée par la pandémie COVID-19. De plus, il est possible qu’elles connaissent une interruption au niveau de leurs études, mais aussi un accès limité aux soins de santé. Par conséquent, elles sont moins susceptibles d’entrer dans la vie active, ce qui peut avoir un impact sur leur carrière et les opportunités économiques au niveau mondial. Alors, soutenons tous les femmes dans les STIM.

À propos de HYPER

HYPER (Healthcare: Youth Perspectives. EmpoweRed) est un groupe dédié à l’autonomisation, la connexion et la mobilisation des jeunes leaders et des futurs décideurs de l’industrie des sciences de la vie. Lancé en 2000, HYPER se concentre sur les domaines pertinents [???} pour les jeunes professionnels du secteur biopharmaceutique, de l’innovation à l’empreinte industrielle en passant par la durabilité, et soutient l’émergence d’une nouvelle génération de leaders industriels qui peuvent maîtriser les questions essentielles de santé mondiale au début de leur carrière et contribuer à amplifier les messages de l’industrie.

À propos du programme “Women Innovators Incubator »

Le programme Women Innovators Incubator est une initiative lancée par la Fédération Internationale de l’Industrie du Médicament (IFPMA) et Speak Up Africa dont l’objectif est de comblé le fossé de l’innovation des femmes en Afrique et ainsi s’attaquer aux obstacles supplémentaires qu’elles rencontrent pour faire valider et développer leur projet entrepreneurial. Le programme vise donc à développer l’innovation scientifique et les capacités entrepreneuriale des bénéficiaires afin que leurs innovations puissent passer à un niveau supérieur ; cela grâce à un soutien financier, un mentorat commercial, une formation aux médias et des conseils en matière de DPI.

À propos d’IFPMA

L’IFPMA représente les entreprises et associations pharmaceutiques basées sur la recherche dans le monde entier. En tant qu’innovateurs dans le domaine médicamenteux et des vaccins, les entreprises pharmaceutiques axées sur la recherche apportent une contribution bien spécifique sur le plan sanitaire et de ce fait sauvent, changent et améliorent la vie de millions de personnes dans le monde. Basée à Genève, l’IFPMA entretient des relations officielles avec les Nations Unies et apporte l’expertise de l’industrie pour aider la communauté de la santé mondiale à trouver des solutions qui améliorent la santé globale.

17 mars 2022.
Par l’équipe de Prix


WiredUp est revenu sur le parcours extraordinaire de Marie-Chantal Umunyana et Angella Kyomugisha, les participantes du programme Women Innovators Incubator. Les deux femmes nous racontent leur désir d’apporter des solutions à certains défis sanitaires  en Afrique.

Durant son interview, Angella Kyomugisha, originaire de l’Ouganda, a présenté son innovation dont l’objectif est de faciliter l’accès aux soins de santé pour les personnes vivant dans les régions reculées de son pays. Partant de sa propre experience, la participante a décidé de cofonder Kaaro Health ; en effet, lors d’un voyage d’étude, alors qu’elle était malade, Angella Kyomugisha a du parcourir plusieurs kilomètres à pied afin de trouver des soins de santé de qualité et à un prix abordable. Son entreprise sociale déploie  des cliniques modulaires équipées de systèmes de télésanté dans les villages les plus reculés afin de fournir des soins de santé de base aux communauté ougandaises mal desservies.

Outre les services de santé, Kaaro Health aide les infirmières cheffes d’entreprise à gérer efficacement les cliniques modulaires et acquérir l’une de ces cliniques dans un délais de trois à cinq ans.

Marie-Chantal Umunyana, originaire du Rwanda, a partagé avec WiredUp les raisons qui l’ont amené à se diriger vers l’entrepreneuriat alors qu’elle terminait ses études universitaires en médecine et en chirurgie. En effet, Marie-Chantal a toujours eu le désir de trouver un remède contre  la maladie de sa maman qui était enceinte de ses frères et sœurs.

Marie-Chantal et Angella sont  passionnées par l’implication des femmes dans les secteurs des sciences, de la technologie, ingénierie et mathématiques (STEM). Elles sont convaincues qu’avec d’avantage d’opportunités, de financements et de programmes de mentorat tels que le Women Innovators Incubator, plus de femmes auront le courage de s’engager dans les STEM et ainsi contribuer aux progrès de l’Afrique dans la mise en œuvre de systèmes de soins de qualité, universels et pérennes.

8 Mars 2022.
Par l’équipe du prix

l’IFPMA et Speak Up Africa ont organisé un événement virtuel intitulé « Les femmes et l’innovation en Afrique : Pour une pérennisation d’une politique sanitaire et une égalité des genres sur le continent » mettant en lumière la participation des femmes dans l’innovation et le développement des sociétés et des économies. En effet, Pour une économie saine et une nation prospère, il est essentiel d’améliorer la santé publique mondiale et l’égalité des genres. Ces deux composantes sont également un moteur actif vers l’atteinte des Objectifs de développement durable 2030 de l’Afrique.

L’événement virtuel organisé dans le cadre du forum Africa LeadHERS a réuni Angella Kyomugisha, cofondatrice et co-PDG de Kaaro Health et participante au « Women Innovators Incubator », Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa, de Greg Perry, secrétaire général adjoint de l’IFPMA, et d’un grand nombre d’éminentes femmes leaders dans le domaine de la santé et des affaires.

Au cours de la discussion, les participants ont abordé les principaux défis relevés par les femmes dans leur parcours entrepreneuriaux et professionnels, les mécanismes de soutien disponibles et les moyens de combler le fossé entre les genres dans l’innovation et d’encourager les femmes à innover au quotidien et pas seulement lors de la Journée internationale de la femme.

Selon Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa, “malheureusement, nous avons constaté que les femmes sont exclues depuis longtemps des espaces de décision et des programmes qui affectent leur bien-être et leur santé. Et aujourd’hui, nous savons que leur voix, leur participation et leur leadership sont essentiels à l’autonomisation des femmes.”

Cette raison, a-t-elle souligné, est le principal objectif de l’initiative du Forum Africa LeadHERS ; lequel soutient l’inclusion des femmes et des filles dans la sphère publique et à des postes de direction et ce, afin d’encourager leur participation aux espaces de prise de décision et  améliorer ainsi la santé. “Nous serons en mesure de démystifier la notion selon laquelle les femmes ont un rôle limité dans les affaires et l’innovation et nous inspirerons les futures générations de femmes africaines à briser les préjugés et à se lancer dans ce domaine”, a-t-elle poursuivi.

Madi Sharma, fondatrice du Madi Group, a déclaré à propos du forum : “Il est impossible de parvenir à l’impact économique et à la stabilité [à une économie durable et stable, ]indispensables au développement si les femmes ne sont pas en bonne santé. Celles-ci doivent être en bonne santé, car chacune d’entre elles pourra ensuite aider davantage de personnes.”

Le Women Innovators Incubator est un programme créé par l’IFPMA et Speak Up Africa pour lutter contre l’inégalité des genres dans le domaine de l’innovation sanitaire en Afrique. Le programme soutient les femmes innovatrices en leur apportant un soutien financier, un mentorat, une formation aux médias, des conseils d’experts sur la protection de la propriété intellectuelle et un accès au riche réseau de supporters du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé. Angella Kyomugisha, cofondatrice de Kaaro Health et participante à l’incubateur, a fait remarquer : “Nous avons une Afrique pleine de jeunes  énergies, toutefois  s’ils sont malades ou en mauvaise santé, ils ne pourront pas être productifs.”

Angella dirige l’équipe de Kaaro Health, une entreprise sociale qui favorise l’accès aux soins de santé dans les régions les plus reculées en déployant des cliniques en conteneur équipées d’un système de télésanté et gérées par des infirmières sur la base d’un contrat de location avec option d’achat. L’entreprise forme également ces infirmières à la gestion financière et commerciale afin qu’elles puissent exploiter ces cliniques en toute autonomie. Mais cela ne va pas sans difficultés. Elle a souligné qu’en tant que femme innovatrice, “l’une des choses que j’ai vécues personnellement a été de ne pas avoir de personne pour m’encadrer et me guider dans les questions de gestion et de développement de produits”.


Grâce au programme Women Innovators Incubator, Angella a réussi à surmonter certains de ces défis en adoptant une approche  “sans excuses”, tout en insufflant de la vie à ses idées et en s’entourant de la bonne équipe et des bonnes personnes tout au long de son parcours entrepreneurial.

Le forum et l’incubateur ont aussi proposé des pistes et des moyens plus larges pour soutenir et promouvoir la participation et l’inclusion des femmes afin d’atteindre l’impact souhaité sur la santé en Afrique.

“Personne ne peut tout faire tout seul. Il est donc important de créer des plateformes qui rassemblent les gouvernements, les partenaires du développement et le secteur privé pour qu’ils s’alignent sur les politiques, les programmes et les ressources en faveur de l’innovation dirigée par les femmes “, a déclaré Jean-Philbert Nsengimana, Chief Digital Officer, Africa CDC.

 “N’ayez pas peur de demander de l’aide. Commencez modestement. Et puis vous commencerez à réaliser qu’il faut des petits pas pour arriver là où vous étiez. Et au moment où vous regardez en arrière, vous avez accompli tellement de choses en faisant ces petits pas. Enfin, ayez une perspective à long terme”, a déclaré Jennie Nwokoye, PDG/fondatrice de Clafiya.

“Tout le monde peut faire ce que vous faites, mais personne ne peut être qui vous êtes. Il existe peut-être un million de versions d’une startup de soins de santé, mais personne ne la dirigera comme vous le faites. Donc si vous écoutez et qu’il y a quelque chose que vous envisagez de faire, et que vous avez l’impression que le marché est saturé, il n’y a pas de place pour vous. Il y a une place pour vous parce qu’aucune d’entre nous, vous savez, chacune d’entre nous est née unique”, a déclaré Desiree Joule-Adam, directrice adjointe de la communication et du développement pour la Coopérative des femmes africaines entrepreneurs (AWEC).

En conclusion, Greg Perry a souligné l’importance de créer un espace pour des   récits de femmes africaines extraordinaires dans les domaines de l’innovation, de l’entrepreneuriat et de la diversité, qui montrent la possibilité pour les femmes de faire et d’accomplir de grandes choses qui font avancer l’Afrique. Il a noté un regain d’intérêt pour l’importance du leadership des jeunes et des femmes, associé au développement des compétences en Afrique, afin de renforcer l’écosystème et de faire progresser l’innovation et l’accès.

“Bien sûr, ce qui ressort de tout cela, c’est la flamme brûlante et le désir de changer et d’innover, étant donné que les femmes africaines sont les plus entreprenantes du monde. Et grâce à des moyens comme celui-ci, il est important de créer des réseaux pour que chacun puisse partager son histoire”, a-t-il poursuivi.

À propos de Africa LeadHERS Forum

L’initiative africaine LeadHERs a été lancée à l’occasion du Forum de l’égalité des générations, qui s’est tenu du 30 juin au 2 juillet, organisé par ONU Femmes et co-présidé par les gouvernements français et mexicain en partenariat avec la société civile et la jeunesse. L’événement visait à prendre des engagements concrets en faveur de l’égalité des sexes, dans le prolongement des engagements précédents pris à Pékin en 1995. African LeadHERs soutient l’inclusion des femmes et des filles sur les plateformes publiques et dans le leadership et vise à encourager les femmes et les filles, dans toute leur diversité, à participer aux espaces de prise de décision pour une amélioration significative de la santé publique. L’égalité des sexes est primordiale pour atteindre chacun des dix-sept objectifs de développement durable. Chez Speak Up Africa, nous nous engageons à transformer cette conviction en actions et engagements significatifs. Grâce au programme African leadHERS, nous nous associons à des leaders de tous les secteurs de la société, y compris le sport, la mode, la culture et l’art, pour construire de manière créative un monde plus robuste, plus juste et plus inclusif.

2 Février 2022.
Par l’équipe du prix

Alors que divers facteurs économiques, technologiques, sociaux et autres influencent l’activité innovante et créative, la propriété intellectuelle (PI) joue un rôle de plus en plus important. Définie au sens large par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) comme étant les œuvres de l’esprit, la propriété intellectuelle (PI) comprend [se réfère] aux nouvelles idées de produits, aux conceptions attrayantes [innovantes], aux emblèmes commerciaux et créations distinctifs et les. Ces créations ont été reconnues par la loi comme des biens dont le créateur peut être propriétaire si toutefois elles remplissent certaines conditions juridiques spécifiques.

Le système de propriété intellectuelle joue un rôle essentiel dans le parcours d’un entrepreneur. Il permet aux entrepreneurs de contrôler le destin de leurs innovations et constitue une source d’information technique et commerciale vitale, précieuse pour prendre des décisions éclairées tout au long du cycle économique d’une entreprise. En outre, les droits de propriété intellectuelle (DPI) aident à la protection contre les imitateurs et permettent aux entrepreneurs de créer une identité distinctive pour renforcer leur présence sur le marché., un système de PI permet également aux entrepreneurs de gérer les risques [tout en maintenant leur compétitivité]. Un entrepreneur qui ignore la propriété intellectuelle peut porter atteinte aux droits de PI d’un autre, se voir interdire l’accès à des domaines et territoires déjà occupés par d’autres et perdre des actifs essentiels au profit d’autres entrepreneurs et entreprises qui ont déposé une demande de protection auparavant. Les entrepreneurs devraient intégrer pleinement la propriété intellectuelle dans la stratégie commerciale de leur entreprise.

Cependant, les droits de propriété intellectuelle sont un sujet important mais souvent décourageant pour bon nombre d’entrepreneurs. Bien que la plupart aient conscience que la protection de leur propriété intellectuelle (brevets, droits d’auteur et marques commerciales) soit essentielle, comprendre comment obtenir et faire respecter les droits de propriété intellectuelle peut être décourageant, du fait de la complexité des règles de PI et des coûts élevés que cela implique, notamment. Ce qui  peut rendre la  propriété intellectuelle des entrepreneurs vulnérable.

Dans le cadre du Prix des Jeunes innovateurs africains pour la santé, un bureau de consultation sur les DPI permettra aux lauréats et aux participantes du programme Women Innovators Incubator (Incubateur de femmes innovatrices) de rencontrer l’experte en DPI, Manisha Desai, pour les guider dans l’identification, la protection, l’attribution, le financement et le respect des droits de propriété intellectuelle. Ces consultations ont pour but de répondre à toutes les questions que les participants se posent sur les droits de propriété intellectuelle et de leur prodiguer des conseils personnalisés en la matière.

Manisha Desai est une experte aguerrie en propriété intellectuelle. Elle maitriseles complexités de la brevetabilité, du respect des droits et des politiques de licences obligatoires relatives aux marchés émergents tels que l’Amérique latine, la Russie et les États du Commonwealth, le Moyen-Orient, l’Afrique du Sud et les pays du Sud de l’Asie. Avant de pratiquer le droit, Manisha a mené des recherches en biochimie et en neurosciences pendant près de dix ans dans les milieux universitaires et industriels. Elle est titulaire d’un diplôme en droit de la faculté de droit de l’Université de l’Indiana, à Bloomington (dans l’Indiana), d’un doctorat en pharmacologie de l’Université Emory, à Atlanta (en Géorgie), et d’une licence en chimie et en russe de l’université Duke, à Durham (en Caroline du Nord).

Les entrepreneurs connaîtront les critères et les procédures indispensables à l’enregistrement de la propriété intellectuelle concernant des droits de PI spécifiques. la propriété intellectuelle est essentielle pour encourager le développement continu d’innovations en matière de soins de santé et pour stimuler la création de solutions durables répondant aux divers défis sanitaires en Afrique.