En octobre 2023, j’ai eu l’honneur de participer au Sommet africain des technologies de la santé dans la ville animée de Kigali. Ce fut une expérience véritablement transformatrice qui m’a permis d’entrevoir l’avenir prometteur de la technologie des soins de santé en Afrique. J’ai été frappé par l’engagement des intervenants qui partageaient une mission commune : tirer parti de la technologie pour améliorer l’accessibilité des soins de santé. Forts de leur expérience, ils ont parlé ouvertement des difficultés qu’ils ont rencontrées pour résoudre les problèmes de santé urgents que connaissent les communautés africaines, grâce à des solutions technologiques innovantes. Ces échanges particulièrement édifiants nous rappellent avec force que tout changement véritable commence avec des individus qui sont prêts à se retrousser les manches pour obtenir des résultats tangibles.

J’ai particulièrement apprécié la table ronde sur les Femmes africaines dans la santé numérique (AWiDH) sur le thème « Breaking Barriers: Women Shaping the Future of Digital Health in Africa » (Lever les obstacles : les femmes façonnent l’avenir de la santé numérique en Afrique) qui a mis l’accent sur l’utilisation de la technologie pour améliorer l’accessibilité et la qualité des soins sur le continent. Le problème de l’accès limité aux appareils numériques, en particulier pour les femmes des zones rurales et les femmes âgées, a suscité en moi un écho particulier, car il s’agit d’une réalité dont je suis fréquemment témoin au sein de ma communauté. Il ne s’agit pas d’un concept abstrait, mais d’une réalité quotidienne. La fracture numérique est un obstacle important au progrès, et il est essentiel de s’y attaquer pour faire en sorte que les avantages des technologies de la santé profitent à tous et à toutes, indépendamment de leur situation géographique ou de leurs conditions de vie.

Les intervenants ont également mis en évidence l’énorme potentiel que représentent les solutions numériques pour révolutionner la prestation de soins de santé en Afrique, et ont entre autres débattu de la détection précoce des maladies, du suivi à distance des patients et de l’amélioration de l’infrastructure des soins de santé. Cette discussion m’a permis d’entrevoir les infinies possibilités d’un avenir où la technologie joue un rôle pivot pour assurer le bien-être des individus et des communautés.

Avec le recul, j’aurais aimé pouvoir prendre davantage part à des conversations informelles et à des discussions en petits groupes. Imaginez la mine de connaissances et d’expériences que nous aurions pu partager ! Les participants, qui ont tous leur propre parcours dans le domaine de l’inclusion numérique en santé, n’auraient pas manqué d’apporter des informations précieuses. Ces conversations auraient encore renforcé notre sentiment d’appartenance à une communauté et approfondi notre connaissance des défis et succès rencontrés par ces personnes qui se consacrent à la promotion de l’inclusivité dans les technologies de la santé.

Entre les tables rondes, j’ai eu l’occasion de nouer des liens avec d’autres participants qui partagent tous une passion pour les technologies de la santé et viennent d’horizons différents. Mme Yacine Djibo, fondatrice et directrice exécutive de Speak Up Africa, a fait preuve de compétences exceptionnelles en matière d’établissement de réseaux, en nous présentant des personnalités influentes dans le secteur de la santé numérique. Nous avons eu l’honneur d’apprendre de dignitaires tels que M. Jean-Philbert d’Africa CDC, et d’acquérir des connaissances inestimables grâce à leur riche expérience. J’ai également eu l’honneur de m’entretenir avec Mme Marie Chantal, fondatrice d’Umubyeyi, qui fait partie du Women Innovators Incubator.  Son parcours, depuis son idée de départ jusqu’à sa mise en œuvre dans sa communauté au Rwanda, a été une grande source d’inspiration. Ces opportunités de mise en réseau ont renforcé ma conviction quant au pouvoir collectif de la collaboration. Il est clair que les progrès dans le domaine des technologies de la santé nécessiteront un travail d’équipe et que le nombre de partenariats novateurs potentiels est illimité.

Le Sommet africain des technologies de la santé a mis en exergue le rôle décisif des femmes pour faire progresser l’inclusion et l’innovation numériques dans les soins de santé en Afrique. Défendons cette vision ensemble !Sheeba Niwensiima, cofondatrice de Photo- Kabada et lauréate du premier Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé (deuxième édition).

« Le 18 octobre 2023, j’ai été enchantée et profondément honorée de participer, en collaboration avec Speak Up Africa, à la table ronde des Femmes africaines dans la santé numérique (AWidDH) qui avait pour thème : « Breaking Barriers: Women Shaping the Future of Digital Health in Africa » (Lever les obstacles : les femmes façonnent l’avenir de la santé numérique en Afrique). Elle regroupait plusieurs intervenants de renom, notamment Aissatou Ba, chargée de programme au Centre de développement du genre de la CEDEAO pour l’autonomisation économique des femmes ; Stephanie Watson-Grant, directrice adjointe, CHISU/JSI ; Ibrahima Khaliloulah Dia, responsable de la santé numérique au ministère de la Santé et de l’Action sociale ; et moi-même, Nura Izath, lauréate d’AYI4H et fondatrice de Neosave Limited. Le Dr Maimouna Diop Ly, conseillère principale en politique de santé publique et en financement chez Speak Up Africa, au Sénégal, a animé la discussion avec brio.

Au cours de la discussion, j’ai dû répondre à la question suivante : Quels sont les principaux facteurs nécessaires à une santé numérique durable et au transfert de la technologie du point de vue des start-ups innovantes dirigées par des femmes africaines. Dans ma réponse, j’ai insisté sur la nécessité de fournir aux jeunes entreprises dirigées par des femmes un accès équitable aux opportunités de financement, de créer des plateformes de réseautage permettant aux femmes entrepreneurs d’échanger des idées, de s’informer sur les tendances actuelles en matière de santé numérique et d’établir des liens avec les parties prenantes et les bailleurs de fonds.  J’ai également souligné l’importance de la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités pour améliorer les compétences en santé numérique et d’initiatives de formation en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM). Enfin, j’ai mis en avant l’importance du mentorat et de faire participer les femmes à la prise de décision.

Le 19 octobre 2023, j’ai également participé à une autre table ronde intitulée « Youth in Digital Health Network – Youth in Digital Health » (Réseau des jeunes dans la santé numérique Les jeunes dans la santé numérique). La discussion a été animée de main de maître par Mme Rebecca Cherop, membre de YAT4H et championne de la santé mentale, et le discours inaugural a été prononcé par le Dr Chrys Promesse Kaniki, agent technique principal d’Africa CDC pour les programmes stratégiques. Parmi les autres intervenants figuraient le Pr. Paul Lalvani, fondateur et directeur de l’Empower School of Health, du Center for Digital Learning (CDL) et du Center for Leadership Development ; Mme Lucy Setian, directrice de la transformation numérique à la Fondation Novartis ; moi-même, Mme Nura Izath, fondatrice et PDG de Neosave Technologies ; et le Dr Ochora Moses, cofondateur et chef de projet chez Photo-Kabada Limited, lauréat ougandais du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé en 2023. Au cours de cette discussion, j’ai eu l’occasion d’évoquer notre parcours avec le dispositif médical novateur Autothermo, les défis que nous avons rencontrés et la manière dont nous les avons surmontés. J’ai aussi expliqué pourquoi il était important que les jeunes explorent le domaine de la santé numérique, car ils peuvent acquérir ces compétences dans un laps de temps relativement court de 2 à 3 mois.

Les participants aux deux tables rondes ont également souligné que l’inclusion numérique en santé devait également prendre en compte l’implication des personnes âgées dans l’utilisation de ces services. Il est également essentiel de créer des plateformes qui permettent aux femmes et aux jeunes de participer à des activités technologiques et de nouer des liens avec des pairs qui suivent des parcours similaires.

En tant que dirigeante de la start-up Neosave, cette plateforme nous permet d’attirer d’éventuels partenaires, de nouer des liens avec des investisseurs, d’accroître notre visibilité et de saisir des opportunités de réseautage. Elle nous permet également de motiver et d’encourager les jeunes, y compris les femmes, à prendre des initiatives dans le secteur de la santé numérique. Cette plateforme est une excellente opportunité de collaboration, d’apprentissage et de croissance pour les entrepreneurs en santé numérique de tout le continent africain.

Je voudrais exprimer ma gratitude à l’égard de Speak Up Africa, de l’IFPMA, du programme CHISU (Country Health Information Systems and Data Use) de l’USAID dirigé par JSI, de la GIZ African Union, d’Africa CDC et de Smart Africa pour avoir mis une telle plateforme à la disposition de jeunes innovateurs comme nous, qui se consacrent au développement de solutions localement adaptées à l’Afrique.

Nura Izath, PDG de Neosave et lauréate du deuxième prix du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé (deuxième édition)

Mon récent voyage à Kigali pour participer aux tables rondes du Sommet africain des technologies de la santé (AHTS) et des Femmes africaines dans la santé numérique (AWiDH) a été pour moi une aventure palpitante et exaltante à travers l’avenir des soins de santé en Afrique. Je suis donc ravie de revenir sur cette expérience et de partager mon enthousiasme et l’impact profond que ces deux tables rondes ont eu sur ma vie.

Le Sommet africain des technologies de la santé (AHTS), une rencontre extraordinaire qui a eu lieu du 17 au 19 octobre 2023, a réuni sous un même toit plus de mille experts, innovateurs et responsables gouvernementaux pour explorer les infinies possibilités que présente la santé numérique en Afrique. Dès le premier jour, l’atmosphère était électrique.

J’ai eu l’immense honneur de participer à la première table ronde intitulée « The New Africa Digital Health Deal : Stronger Health Security Through Digital Innovation » (Le New Deal de la santé numérique en Afrique : renforcer la sécurité sanitaire grâce à l’innovation numérique). La session a été ouverte par S.E. Dr Jean Kaseya, dont les 4 C de la réussite de la santé numérique sont restés gravés dans mon esprit. Nous devons soutenir les moteurs de la santé numérique, à savoir : prendre soin des Communautés, accroître les matières premières (Commodities), disposer de liquidités (Cash) pour pouvoir investir et de Connectivité. La séance plénière animée par Yacine Djibo, PDG de Speak Up Africa, a réuni une pléiade d’individus visionnaires qui mènent la charge dans la révolution de la santé numérique. Partager la scène avec des personnalités aussi prestigieuses que le Dr Sabin Nsanzimana du gouvernement rwandais, Lacina Kone, directeur général de Smart Africa, le Dr Huyam Salih, directeur de l’UA I-BAR, et Belen Calvo Uyarra, ambassadrice de l’Union européenne au Rwanda a été pour moi une leçon d’humilité.

J’ai été époustouflée par la sagesse collective de ces experts. Nous nous sommes penchés en détail sur les différentes façons de faire progresser la sécurité sanitaire par le biais de l’innovation numérique, notamment à travers le renforcement des soins primaires, la surveillance des maladies, l’innovation en matière de santé, la gouvernance des données et les effectifs. Ces discussions édifiantes ont mis en lumière le pouvoir transformateur des solutions numériques dans le domaine des soins de santé sur le continent.

La table ronde des Femmes africaines dans la santé numérique a également été un autre souvenir mémorable de mon voyage à Kigali. Cette initiative, codirigée par la GIZ African Union et Speak Up Africa, vise à lever les obstacles et à créer un environnement propice pour les femmes et les filles africaines dans le domaine de la santé numérique. La session, intitulée « Breaking Barriers – Women shaping the future of digital health in Africa » (Lever les obstacles – les femmes façonnent l’avenir de la santé numérique en Afrique), a mis l’accent sur la nécessité d’un engagement et d’un leadership significatifs des femmes dans l’ensemble de l’écosystème de la santé numérique. Le rôle majeur des politiques, de la collaboration et des infrastructures a été mis en exergue, nous incitant à créer un changement positif pour les femmes dans le domaine de la santé numérique.

Ces deux tables rondes ont mis en évidence l’immense potentiel de la santé numérique en Afrique et le pouvoir de la collaboration. Lorsque je repense à mon séjour à Kigali, je suis remplie d’espoir et d’enthousiasme pour l’avenir des soins de santé sur notre continent et en particulier lorsque j’observe les efforts délibérés pour réduire le fossé entre les hommes et les femmes. Les contacts que j’ai établis, les connaissances que j’ai acquises et l’esprit de collaboration dont j’ai été témoin ont laissé chez moi une marque indélébile.

Le voyage ne fait que commencer et je suis plus que jamais déterminée à jouer mon rôle pour remodeler les soins de santé de manière équitable et innovante dans toute l’Afrique. En tant que femme travaillant dans le domaine de la santé numérique, je suis plus que convaincue que les opportunités sont vastes et que les défis sont surmontables lorsque nous travaillons ensemble. L’AHTS et l’AWiDH ont montré la voie, et je me réjouis de faire partie de ce mouvement extraordinaire vers une Afrique plus saine, plus inclusive et plus avancée sur le plan numérique.

Lola Aderemi, cofondatrice et chef de produit chez Pharmarun, lauréate du premier prix du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé (deuxième édition)

Moses Ochara, Fondateur et PDG de Photo-Kabada et lauréat du premier prix du Prix des jeunes innovateurs africains pour la santé (deuxième édition), relate son expérience au Sommet africain des technologies de la santé 2023

Le Sommet africain des technologies de la santé (AHTS), qui s’est tenu en plein cœur de Kigali, a montré la voie vers un avenir où la santé numérique n’est plus un vain mot, mais une réalité. À cette occasion, de grands esprits, des innovateurs et des visionnaires ont réaffirmé que le continent africain représentait un potentiel inexploité en matière de technologie de la santé numérique.

Il ne fait aucun doute que les tables rondes ont été le clou du Sommet. Les sessions étaient informatives, instructives et incitaient à la réflexion. D’éminents experts, entrepreneurs et professionnels de la santé ont fait part de leurs perspectives, de leur expérience et de leur vision de l’avenir de la santé numérique en Afrique. Depuis les outils de diagnostic pilotés par l’IA jusqu’aux solutions de télémédecine qui comblent l’écart entre les soins de santé urbains et ruraux, les discussions ont souligné l’incroyable potentiel des technologies de la santé numérique sur le continent.

Les tables rondes où s’exprimaient des jeunes ont été une source d’inspiration. Ces jeunes esprits, dotés d’une capacité d’adaptation innée à la technologie, ont évoqué le rôle pivot qu’ils peuvent jouer dans l’élaboration de la santé numérique de demain. Ils ont exploré comment ils pourraient collaborer pour construire un réseau numérique de jeunes qui stimulerait l’innovation et le changement. Leur regard neuf, leur dynamisme et leur maîtrise du numérique sont autant d’atouts précieux pour relever les défis auxquels le continent est confronté en matière de soins de santé.

Mais le pouvoir du Sommet s’est fait sentir bien au-delà des tables rondes et des ateliers. C’est dans les couloirs, pendant les pauses et au cours des dîners que les véritables liens se sont noués. Ce fut le cas du petit-déjeuner ministériel au cours duquel des idées futuristes ont été échangées. Les bonnes personnes se trouvaient au bon endroit et débattaient de sujets de la plus grande importance. Les entrepreneurs ont noué des contacts avec les investisseurs, les prestataires de soins de santé ont échangé des idées avec les innovateurs technologiques et les représentants des pouvoirs publics ont exploré les possibilités de collaboration avec les acteurs du secteur privé. Les synergies créées à cette occasion peuvent faire progresser le secteur de la santé numérique en Afrique.

Points essentiels – Un aperçu de l’avenir

Le Sommet africain des technologies de la santé de Kigali nous a permis d’entrevoir l’avenir : un avenir où les technologies numériques de la santé ont le pouvoir de révolutionner les soins de santé sur tout le continent africain. Les connaissances acquises lors des tables rondes, les contacts établis pendant le réseautage et l’énergie qui émanait du sommet de la jeunesse sont autant d’éléments qui nous permettront de bâtir cet avenir.

Opportunités – La route à suivre

Le sommet a dévoilé une pléthore d’opportunités. Il est clair que l’Afrique possède le talent, l’ambition et l’innovation nécessaires pour ouvrir la voie dans le secteur de la santé numérique. Les investisseurs sont désireux de soutenir les entreprises prometteuses et les gouvernements de collaborer. Même si le chemin à parcourir est semé d’embûches, il est aussi riche d’opportunités pour ceux et celles qui sont prêts à franchir le pas.

En conclusion, le Sommet africain des technologies de la santé de Kigali a montré que l’avenir de la santé numérique sera jeune, dynamique et africain. L’aventure ne fait que commencer, mais le potentiel de transformation numérique des soins de santé sur le continent est tangible. À mesure que nous progressons, laissons-nous guider par les connaissances acquises, les liens tissés et les opportunités qui nous attendent au cours de ce remarquable voyage.

Moses Ochora, cofondateur de Photo-Kabada Limited (www.photokabada.com)